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Little Bighorn : une bataille dans la mémoire américaine

Philippe Birembaut, professeur à la faculté de Médecine de Reims de 1985 à 2020, a toujours éprouvé un vif intérêt pour l’Histoire de l’Ouest américain. Il signe une passionnante analyse de la bataille de Little Bighorn (1876) naturellement publiée dans l’excellente collection Nuage rouge des éditions du Rocher, collection de référence pour tous les amateurs d’histoire des Amérindiens.

Traumatisme pour les Etats-Unis

La bataille de la Little Bighorn (25 et 26 juin 1876) fut un véritable traumatisme pour un pays qui fêtait tout juste son centenaire en grande pompe, et était en pleine campagne électorale pour élire son nouveau président. Cette bataille s’inscrit dans un contexte militaire où l’armée avait pour mission de réintégrer définitivement dans leurs réserves les Indiens nomades sioux et cheyennes du Nord vivant librement. Ceux-ci ralentissaient la construction du chemin de fer transcontinental et représentaient de sérieux obstacles à la marche du « progrès » censée s’étendre sur tout le continent américain.

Une bataille « à l’ancienne »

La bataille de la Little Bighorn est aussi une bataille « à l’ancienne », celle de cavaliers affrontant d’autres cavaliers, dans un pays en pleine mutation mécanique. Le 7e de cavalerie commandé par Custer était composé de 31 officiers et 578 soldats, 14 civils et 45 éclaireurs et auxiliaires indiens. Souvent présenté comme le meilleur régiment de cavalerie de l’Oncle Sam, il fut rattrapé par une toute autre réalité : beaucoup maîtrisaient mal leurs montures, fantassins à cheval plutôt que véritables cavaliers. Environ 10% des recrues avaient triché sur leur âge, inférieur à 18 ans. Le taux d’alcoolisme y était important. Surtout, et ce fut loin d’être sans conséquences, 70% d’entre eux n’avaient jamais combattu les Indiens. Le régiment pouvait par contre compter sur des officiers compétents et des sous-officiers aguerris, mais en nombre insuffisant. Par ailleurs, les tactiques militaires apprises à West Point par les jeunes officiers, basées sur les batailles des guerres européennes et de la guerre de Sécession, furent peu adaptées aux guerres indiennes. En face du 7e régiment de cavalerie, les chefs sioux Sitting Bull et Crazy Horse sont les figures les plus connues. Près de 2 000 guerriers indiens participèrent à cette bataille. Chaque guerrier est un combattant entraîné et efficace, excellent cavalier, monté sur des poneys, beaucoup plus faciles à manier et agiles que les lourds chevaux de la cavalerie américaine, sachant utiliser ses armes et profiter du terrain. Le caractère individualiste de l’Indien au combat le porte à faire des actes de bravoure parfois inutiles et dangereux, mais qui le valorisent aux yeux de ses frères d’armes. Ses armes sont essentiellement des lances, des tomahawks, des massues de pierre, des arcs et des flèches. La tactique consistant à tirer en l’air des volées de flèches qui retombent sur les soldats se révéla particulièrement efficace. Un tiers des guerriers était aussi équipé d’une arme à feu.

Custer, le mythe

Ce qui choqua d’abord l’opinion publique américaine à l’époque, c’est la disparition d’une véritable icône médiatique de son vivant, George Armstrong Custer, et d’une grande partie de son régiment, le 7e de cavalerie, dans des circonstances obscures, sur les rives de la Little Bighorn River, dans le Montana. Cet événement dramatique s’est déroulé lors d’une bataille improbable, livrée à des tribus de Sioux et de Cheyennes du Nord, regroupées sous l’impulsion du déjà célèbre Sitting Bull, chef sioux lakota, de la bande des Hunkpapas. L’annonce de ce désastre fit l’effet d’un coup de tonnerre alors que se déroulait l’Exposition universelle de Philadelphie, où étaient présentées les grandes innovations techniques de Etats-Unis, de la machine à écrire au téléphone. Enfin, le mystère autour de cette bataille tragique – particulièrement quant à la fin du bataillon de Custer, puisqu’il n’y eut aucun survivant blanc pour raconter ce qui s’est passé – a suscité de nombreuses hypothèses, de la part des historiens bien sûr, mais a également enflammé l’imagination des peintres, des poètes, des romanciers et des cinéastes, tout cela contribuant à sa pérennité.

Ce livre ambitionne de cerner la perception de cette bataille, comment elle a évolué dans la mémoire américaine et comment a pu se renouveler le mythe du Custer’s Last Stand de 1876 à nos jours, à travers les articles de journaux, les livres, les représentations picturales, les spectacles, les films et les traitements du champ de bataille. L’ouvrage s’attarde aussi à s’écarter du mythe pour faire comprendre la genèse de cette bataille, tenter d’examiner le comportement des guerriers indiens au cours du combat et d’analyser les conséquences de cette bataille

Ex Libris

Little Bighorn – Une bataille dans la mémoire américaine de 1876 à nos jours, Philippe Birembaut, éditions du Rocher, collection Nuage rouge, 221 pages, 19,90 euros

A commander en ligne sur le site de l’éditeur

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