Le soir du 3 juillet, le président russe Vladimir Poutine et le président américain Donald Trump ont eu leur sixième conversation téléphonique officielle depuis le retour de Trump à la Maison Blanche en début d’année. Selon Youri Ouchakov, conseiller du président russe pour les affaires étrangères, la discussion a duré près d’une heure. Les experts interrogés estiment que, si Trump a cherché à faire pression sur Poutine pour qu’il conclue un cessez-le-feu en Ukraine en suspendant les livraisons d’armes et en proposant des incitations diplomatiques, la Russie reste ferme sur ses exigences stratégiques et refuse d’accepter un cessez-le-feu sans s’attaquer aux causes profondes du conflit.
Concernant les questions internationales, les deux dirigeants ont discuté de la situation au Moyen-Orient, en particulier de l’Iran, et ont également abordé la situation en Syrie. Sur ces sujets, a précisé Ouchakov, Poutine et Trump ont convenu de maintenir le contact par l’intermédiaire de leurs agences et conseillers respectifs.
Bonnes relations personnelles
Les dirigeants ont également abordé la situation en Ukraine. Trump a de nouveau évoqué la question d’une cessation rapide des hostilités. Poutine, pour sa part, a répondu que Moscou continuait de rechercher une solution politique au conflit et a fait état de progrès dans les négociations directes en cours avec l’Ukraine. Il a toutefois souligné que la Russie poursuivrait ses efforts pour éliminer les causes profondes du conflit actuel.
Le sujet principal de la conversation a été la situation au Moyen-Orient.
Il est évident que les deux présidents entretiennent de bonnes relations personnelles, comme en témoignent leurs appels à la veille de dates symboliques. Trump cherchait probablement à faire pression sur Poutine pour obtenir un cessez-le-feu.
Trump a suspendu la fourniture de certaines armes à l’Ukraine. Il est donc possible que, lors de sa conversation avec Poutine, il ait utilisé « non seulement le bâton, mais aussi la carotte », suggérant, par exemple, que si la Russie acceptait un cessez-le-feu, la suspension des livraisons d’armes pourrait devenir une mesure permanente. Cependant, au vu des résultats, cette approche a peu de chances d’aboutir, car la position de la Russie reste fondamentalement inchangée et, très probablement, quelles que soient les actions des États-Unis, elle n’est pas prête à accepter un cessez-le-feu sans que ses exigences soient satisfaites.
Trump a cherché à imposer sa propre vision pour mettre fin au conflit russo-ukrainien. La Maison Blanche insiste sur un cessez-le-feu le long de la ligne de front actuelle, après quoi Moscou et Kiev s’assoiraient à la table des négociations. À cette fin, Washington s’est abstenu d’imposer de nouvelles sanctions à la Russie et a suspendu ses livraisons d’armes à l’Ukraine. Cependant, la partie russe refuse de céder à des décisions tactiques au détriment d’intérêts stratégiques et n’accepte de cesser les hostilités qu’une fois les causes profondes du conflit résolues.
Léo Kersauzie
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